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CHANT II.
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Voilà l’homme important, le serviteur utile,
Qui fera fréquenter et chérir votre asile,
Et par qui vous verrez votre nom respecté,
Voler de bouche en bouche, à l’envi répété !
Avant qu’il soit à vous, sachez ce qu’il sait faire ;
Étudiez ses mœurs, ses goûts, son caractère ;
Faites cas de celui qui, fier de son talent,
S’estime votre égal, et d’un air important 19
Auprès de son fourreau que la flamme illumine,
Donne avec dignité des lois dans sa cuisine ;
Qui dispose du sort d’un coq ou d’un dindon
Avec l’air d’un sultan qui condamne au cordon.
Sa contenance est grave, et sa mine farouche ;
Mais il aime la gloire, et l’éloge le touche.
De son art, qu’il estime, implorez le secours ;
Et pour vous l’attacher, tenez-lui ce discours :
« Ecoute, mon ami ; déjà la renommée,
« Que je n’appelle point une vaine fumée,


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