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D’UN POETE. XIII


Homère, Virgile, le Tasse, Milton, Boileau, Corneille et Racine, qui ont parlé cent fois mieux que moi le langage en question, je rentre dans la confusion et l’humilité. Mais enfin, si, dans votre grandeur infinie, vous daignez vous intéresser à mon infiniment petit, je vous prie de ne jamais me priver à un certain point du sens commun, quoiqu’on dise qu’il n’est pas bien nécessaire pour le métier que je fais. Accordez-moi assez de facilité pour que je ne sois pas obligé de chercher le jour et la nuit des rimes et des hémistiches, sans pouvoir en trouver quelquefois de bons, ce qui fait que je suis souvent plus malheureux que si je travaillais aux mines, aux carrières ou aux cannes à sucre. Je vous supplie de m’inspirer de temps en temps quelques sujets neufs,