Page:Berchoux - La Gastronomie, 1819.djvu/182

Cette page n’a pas encore été corrigée
170
POÉSIES

« Il me soutient, quoiqu’un peu chancelant ;
« Là vous voyez mes communs à l’anglaise,
« Près de l’endroit où je prends mou repas ;
« Là mon boudoir mais je ne boude pas.
« Quand mon geôlier, d’un air brusque et sauvage,
« Vient m’apporter un limpide potage
« Assaisonné par mon seul appétit ;
« Quand de ses clefs j’entends le triste bruit,
« Avant-coureur de sa sotte présence,
« A sa rencontre aussitôt je m’avance ;
« Je viens à bout d’égayer son humeur.
« Le lendemain mon potage est meilleur ;
« Il m’entretient d’une manière affable,
« Et quelquefois le vilain est aimable. > »
J’en viens à toi, mon triste successeur ;
Apprends à rire aussi de ton malheur.
Si quelque jour, traduit à l’audience,
Tu crains le sort d’un jugement fatal ?