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VIII LETTRE A L’AUTEUR.


L’histoire de la cuisine des anciens, ensuite votre repas, composé d’un premier, d’un second service et du dessert, forment la matière d’un poëme on ne peut plus régulier, contre lequel je ne pense pas qu’il y ait rien à dire, à moins que l’esprit de parti ne s’en mêle. Mais il s’en mêlera, il ne faut pas en douter : vous devez bien croire que les marmitons de la littérature ne vous pardonneront pas vos succès. On ne fait pas impunément dans ce siècle-ci un ouvrage de l’importance du vôtre. On vous querellera avec acharnement sur des mots ; on ne vous fera pas grâce sur un hémistiche ; on ne vous saura aucun gré d’avoir élevé un monument utile au bonheur des hommes. Voilà les orages accoutumés de la république des lettres. Tout cela s’apaisera, il est vrai, quand vous serez mort ; et alors vous jouirez, à dater de votre enterrement, d’une gloire solide. En attendant, ne vous fâchez point. Quand on vous attaquera, répondez par un poëme ; quand on reviendra à la charge, répondez par un autre poëme, et ainsi de suite. Avec la facilité que je