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DU CHANT II.
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montel, sou confrère, raconta ce qu’on va lire au sujet des usages qui s’observaient à table dans la bonne compagnie. On parlait de la multitude des petites choses qu’un honnête homme est obligé de savoir dans le monde pour ne pas courir le risque d’y être bafoué. « Elles sont innombrables, dit M. Delille ; et ce qu’il y a de fâcheux, c’est que tout l’esprit du monde ne suffirait pas pour faire deviner ces importantes vétilles. Dernièrement, ajouta-t-il, l’abbé Cosson, professeur de belles-lettres au collège Mazarin, me parla d’un dîner oii il s’était trouvé quelques jours auparavant, avec des gens de la cour, des cordons bleus, des maréchaux de France, chez l’abbé deRadonvilliers, à Versailles. Je parie, lui dis-je, que vous y avez fait cent incongruités. Comment donc ? reprit vivement l’abbé Cosson, fort inquiet. Il me semble que j’ai fait la même chose que tout le monde. Quelle présomption ! Je gage que vous n’avez rien fait comme personne. Mais voyons, je me bornerai au dîner ; et d’abord que fïtes-vous de voire serviette en vous mettant à table 1 De ma