Page:Berchoux - La Gastronomie, 1819.djvu/120

Cette page n’a pas encore été corrigée
108
NOTES

ils supporter un meurtre’? Comment put-il voir saigner, écorcher, démembrer un pauvre animal sans défense î Comment put-il supporter l’aspect des chairs pantelantes ? Comment leur odeur ne lui fll-elle pas soulever le cœur ? Comment ne fut-il pas dégoûté, repoussé, saisi d’iiorreiir, quand il vint à manier l’ordure de ses blessures, nettoyer le sang noir et figé qui les couvrait ?… » Les peaux rampaient sur la ferre écorcLées, Les chairs au feu mugissaient emtrochces. L’homme ne put les manger sans frémir, Et dans son sein les entendit gt’mir. « Voilà ce qu’il a dû imaginer la première fois qu’il surmonta la nature pour faire cet horrible repas ; la première fois qu’il eut faim d’une bète en vie, qu’il voulut se nourrir d’un animal qui paissait encore, et qu’il vit comment il fallait égorger, dépecer, cuire la brebis qui lui léchait les mains. »

  • 3 PAGE 5l, VERS 17.

îaite’î preuve d’urage et de déh’caies5e. M. Delille, en avril 1786, étant à dîner chez Mar-