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CHANT IV.
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Par lui l’homme d’état, dispos après dîner,
Forme l’heureux projet de nous mieux gouverner :
Il déride le front de ce savant austère,
Amoureux de la langue et du pays d’Homère,
Qui, fondant sur le grec sa gloire et ses succès,
Se dédommage ainsi d’être un sot en français :
Il peut, de l’astronome éclaircissant la vue,
L’aider à retrouver son étoile perdue :
Au nouvelliste enfin il révèle par fois
Les intrigues des cours et les secrets des rois,
L’aide à rêver la paix, l’armistice, la guerre,
Et lui fait pour six sous bouleverser la terre…
Viens, aimable Lysbé ! que tes heureuses mains
Nous versent à longs traits ce nectar des humains
Dans ces vases brillants où l’argile s’étonne
Des formes, des couleurs, de l’éclat qu’on lui donne…
Que vois-je ? leur albâtre a défié ton sein !
L’or le plus pur ajoute aux grâces du dessin ;