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« Ce fut sous ces influences que j’achevai mes études et que je devins bachelier ès lettres. Je n’avais pas encore compris comment Phèdre et Cicéron pouvaient m’introduire dans la société actuelle et m’y créer une utilité ; mais je m’en fiais à l’assertion générale sur ce point. D’ailleurs, en dehors des vers latins, je m’exerçais à la vie réelle.

« Les jours de sortie, avec mes camarades nous fumions des cigares et buvions du punch ; et comme nous étions maintenant trop grands pour que nos correspondants se crussent obligés de nous suivre dans la rue, deux des moins scrupuleux entraînèrent les autres à des rendez-vous honteux. Pour moi, ce ne fut, je puis le dire, ni sans scrupules, ni sans honte ; mais quand on me railla de ma bégueulerie, je cédai. Un des nôtres, d’ailleurs, qui avait de l’éloquence, nous demanda jusques à quand les préjugés mèneraient les hommes ? Si ce qui n’est pas défendu est permis, à plus forte raison ce qui est autorisé ne peut être défendu. Le gouvernement, qui