gringolai, au grand scandale paternel ; mais l’âge et l’ennui aidant, j’éprouvais enfin le besoin de me prendre à quelque chose. Le latin étant là, je le saisis corps à corps et l’emportai, après quelques mois d’une lutte désespérée. À la distribution, j’eus un second prix de thème. J’étais lauréat.
« Mon père fut content, mais non satisfait.
« Il faut avoir au moins un premier prix, ou plusieurs, l’année prochaine, me dit-il ; si tu le veux, tu peux être le premier. »
« Où puisait-il cette assurance ? Je ne sais ; mais tous les pères de mes camarades l’avaient également et tenaient à leur fils le même discours. Toujours est-il que je trompai la confiance paternelle. Pendant le cours de l’année suivante, je fus plusieurs fois troisième, une fois second, mais jamais premier. Mon père était outré.
« Je ne puis pas comprendre, m’écrivait-il sans cesse, que tu n’aies pas à cœur d’être le premier ! »
« Je le voulais moi aussi pourtant ; même