autant de dégoût que de me trouver entre les replis d’un serpent. En ceci, j’obéissais à mon sentiment, car autrement rien ne m’eût appris si je faisais bien ou mal. Aussi, quand je vois tant de mépris jeté sur de pauvres filles, je trouve que c’est injuste. On ne peut demander compte aux gens de ce qu’ils n’ont point appris. Aucune instruction ne nous est donnée. On s’élève dans l’ennui de la misère, en ayant sous les yeux les joies du mauvais exemple, qui, si elles ne sont pas profondes, ont du moins l’apparence du bonheur et de l’éclat.
« Et voilà tout. Et la seule idée de mal et de bien qui nous soit donnée, c’est quand nous voyons des voleurs passer dans la rue, escortés par des gendarmes ; ou quand, à certains jours, a lieu le spectacle de l’égorgement d’un homme qui en a tué un autre. C’est là tout ce que nous savons.
« Il y a bien, il est vrai, le catéchisme et la première communion, mais ce sont là des choses tellement de l’autre monde, et en si