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Le lendemain, j’obtins du médecin la permission de me lever chaque jour pendant quelques heures, et il me quitta en déclarant que je n’avais plus besoin d’autres soins que ceux de Julienne.

« C’est elle d’ailleurs, et non pas moi, qui vous a sauvé, » me dit-il pour la dixième fois.

Pourquoi la regardait-il par moments avec une attention aussi soutenue ? Il lui fit ses adieux en lui serrant la main, d’un air amical et respectueux.

Malgré toute la joie que me causait mon premier acte de force et de liberté, je dus regagner mon lit plus tôt que je ne l’avais pensé. Julienne alors s’assit avec son ouvrage près de moi, et, sur mes instances nouvelles, consentit, non sans émotion, à me raconter son histoire. Je l’attendais, faut-il l’avouer ? avec une impatience extrême. Dans la vie d’un malade, comme dans celle d’un prisonnier, tout événement prend de l’importance. L’intensité de la vie réside en