de souffrances, et la douleur de ne plus revoir Olivier. C’était du second malheur qu’elle souffrait le plus. On a dit aux femmes : Vous aurez l’amour ; elles le veulent. Emmy sans lui n’avait que faire au monde. On ne l’avait jamais occupée d’autre chose ; elle ne se croyait née que pour cela. Or, ayant une valeur humaine, elle ne pouvait vivre de rien.
Olivier ne pouvait plus revenir chez elle. Le verrait-elle ailleurs ? Oh non ! non ! puisque cet amour était coupable, impossible ; l’occasion, l’heure du sacrifice était venue. Mais quel déchirement ! Elle se disait : « Je ne le verrai plus ; je ne l’entendrai plus ! celui qui tout à l’heure me versait du fond de son âme tant d’idéal et tant de bonheur ! » Elle trouvait que tout en lui était beau, plus encore, sacré. Elle confondait, comme toujours, l’idéalité de l’amour avec l’être par qui elle en recevait la révélation. Il était grand son amant, elle l’adorait. Et quand elle songeait qu’il daignait lui faire le don le plus précieux, le plus complet, le don de son âme,