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n’est-ce pas tuer une femme que la rendre malheureuse ? La santé d’abord s’en va peu à peu, et puis vient une maladie, et… l’on meurt. Et vous croyez que je souffrirai cela ? Je vous attaquerai partout, devant tous les tribunaux ; je dirai du mal de vous ; on saura ce que vous êtes…

— Et vous perdrez partout, cher monsieur Denjot. Que voulez-vous ? la loi est la loi : la femme appartient à son mari, corps et âme, sauf les biens, et avec cette restriction qu’il n’est pas permis de la battre ; mais vous sentez bien… »

Il se leva aussi, s’approchant de son beau-père et baissant la voix :

« Tenez, à votre place, cher monsieur Denjot, moi, je ne trouverais pas prudent d’irriter comme cela le mari de ma fille, un homme qui peut tout contre elle ; car enfin, dans ce tête-à-tête à huis-clos de la vie conjugale tout est possible : la femme, non-seulement physiquement faible, mais privée de tout droit ; l’homme, non-seulement