chée d’émotions pures et charmantes, qui sans lui ne seraient jamais écloses, et qui l’étourdissaient de leur chant divin. Elle redevenait jeune fille et recommençait son printemps. Elle se sentait vivre dans un autre avec délices. Tous les mouvements du cœur d’Olivier, qu’elle percevait par une vue nouvelle, étaient les siens ou le devenaient. Elle vivait double, plus encore peut-être, car l’amour a le don de tout agrandir, et les âmes où il entre, et le milieu qu’elles habitent. C’est le grand créateur de l’idéal, matière intarissable, dont l’homme forge sa vie, et c’est pourquoi, sans doute, — bien qu’à tâtons souvent et sans lumière, — l’homme cherche si avidement l’amour.
Il entrait, la saluait du regard plus que de la voix, s’asseyait timidement, et prenait tout de suite Paulette sur ses genoux. À ses premières visites, autrefois, il se plaçait très-loin de la jeune femme ; c’était presque ridicule ; on eût dit qu’il avait peur. Mais il s’était rapproché de plus en plus, et il osait,