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du monde ; enfin d’être maîtresse en tant de choses où il lui fallait toujours consulter sa mère et lui obéir.

À l’église, elle avait prié de tout son cœur et s’était sentie émue ; elle avait alors pris la résolution d’aimer son mari et de surmonter la crainte qu’il lui inspirait. Il l’aimait tant alors ! Il était si complaisant et si bon pour elle, que, décidément, elle l’avait aimé tout à fait et s’était donnée à lui de toute son âme. Pendant près d’une année ils avaient été heureux ; mais, depuis la naissance de Paulette, Gervais n’était plus le même. Il fuyait la maison de plus en plus ; il était devenu sévère, grondeur, emporté. Loin de prévenir, comme autrefois, les désirs de sa femme, il ne lui accordait qu’avec peine ce dont elle avait besoin. Plus de ces adorations, de ces enthousiasmes qui, d’abord, l’avaient étonnée, qu’elle avait acceptés ensuite, et qui, enfin, lui étaient devenus nécessaires, puisqu’elle n’avait rien à faire en ce monde qu’aimer son mari. Elle avait