servir, non de leur imposer mon choix. Il m’importe peu qu’ils soient les premiers ; je désire seulement qu’ils soient à leur place, et notre grande ambition pour eux, c’est qu’ils deviennent vraiment d’honnêtes hommes, ce qui nous donnera bien du mal en ce temps-ci.
Charles a voulu être agriculteur. N’est-il pas heureux ? Et n’est-il pas, en outre, selon votre désir, un agronome distingué ? Quant à Jean, dont les jeunes ailes sont, dites-vous, celles de l’aiglon, je n’arrête point son essor en refusant de le faire entrer dans le moule uniforme de l’éducation classique. Laissez-le grandir en étudiant la nature ; il apprendra plus tard le sanscrit, s’il veut. Ma fille, il est vrai, n’étudie pas le piano ; mais elle n’a point de dispositions musicales particulières : c’est pourquoi je me contente de lui enseigner un peu de solfége et de guider sa voix souple dans l’exercice du chant. Toutes les femmes ne sont pas nées pour briller comme artistes, mais toutes ont besoin d’une instruction forte et sûre ; et imaginez combien