cela pour ne penser qu’à mon équipée et s’en effrayer. Je pris sa main, j’entrai en chancelant, et, la menant devant la couche de l’enfant qui dormait, je tombai à ses pieds, si pâle, qu’elle me crut mourant.
Bientôt je rouvris les yeux pour la voir encore. Elle me baignait les tempes et me grondait tout émue, quand mes regards l’avertirent de son oubli, en même temps que son vrai nom, prononcé par moi. Alors, elle devint blanche comme sa camisole et s’affaissa sur le parquet, toute tremblante, d’une main soutenant sa tête, avec ses longs cheveux épars sur son cou.
Je me levai sur mes genoux et m’approchai d’elle.
« Tu m’as conservé la vie, lui dis-je ; rends-moi le bonheur ! Permets que cet enfant, qui, je le sais bien, est à toi seule, soit à nous deux, et rends-moi ton amour !
— Ah ! dit-elle éperdue, puis-je encore être aimée ? J’ai tant souffert ! »
Je la serrai sur mon cœur pour toute ré-