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grâce, de franchise et de tendresse, j’ai laissé échapper de mes mains, un jour de folie. Sans cesse je la revois, telle qu’elle était alors, svelte, adroite, intelligente, portant sur ses lèvres fraîches et dans ses yeux bleus toutes les fleurs de ce monde écloses, et allant et venant doucement dans ma vie comme la fée du bonheur. Ô ma pauvre Fanny ! mon amour vrai ! mon regret ! et mon remords ! »

Des larmes s’échappaient de mes yeux. J’avais saisi les mains de Julienne et les portais à mon front, quand elle me les arracha violemment ; la regardant stupéfait, je la vis éperdue et chancelante ; elle éleva les bras par un grand geste, joignit fortement les mains et quitta la chambre. Je restai bouleversé. D’étranges pressentiments affluaient en moi, et, de même que dans un tremblement de terre les objets chancellent à nos yeux, je sentais ébranlées dans mon esprit les bases de la certitude ; tout en me répétant : c’est impossible ! je croyais. Que Julienne fût Fanny, cela était absurde ; mes