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terrain et y prit possession de l’or des païens, — il n’en eut du reste aucun avantage.

C’est ainsi que le dragon garda le trésor souterrain pendant trois cents hivers jusqu’au moment où un homme le fit entrer en colère ; celui-ci porta au roi une coupe dorée et demanda sa grâce5 à son seigneur. On s’empara ensuite du trésor et le pardon du proscrit fut accordé. Le roi regarda pour la première fois l’antique ouvrage des hommes. — Quand le dragon s’éveilla les hostilités recommencèrent ; il flaira le long du rocher et trouva l’empreinte des pas d’un ennemi ; l’homme avait pu, à l’aide de ses enchantements, s’avancer près de la tête du dragon. Le dragon chercha avidement sur le sol ; il voulait trouver celui qui lui avait causé du mal pendant son sommeil ; il fit plusieurs fois le tour de la caverne ; aucun homme ne se trouvait dans cet endroit ; cependant il se réjouissait dans l’espoir du combat. Il se dirigea vers la tombe et se mit à chercher la coupe, mais il s’aperçut bientôt qu’on avait fouillé le trésor. Il attendit alors la nuit avec impatience ; il était en colère et voulait faire expier par la flamme, à beaucoup de monde, le vol dont il était victime. Le jour s’écoula ; il ne voulut pas attendre plus longtemps, mais il partit au milieu d’un cercle de flammes. Le commencement de ses hostilités fut terrible pour le peuple, leur fin par la mort de Beowulf, fut douloureuse et prompte.

XXXIII

Le dragon commença alors à vomir la flamme et à brûler les habitations du peuple ; la flamme s’éleva menaçante sur les hommes : le dragon ne voulait rien épargner. On assista à ce combat de près et de loin et l’on vit combien le monstre haïssait et opprimait le peuple des Goths. Le dragon retourna au trésor avant la venue du jour : il avait entouré le pays d’un cercle de flammes ; il se fiait à la solidité de sa retraite, mais son espoir fut déçu. Beowulf connut bientôt les dévastations qui avaient été