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viteurs de Finn en sorte que celui-ci ne pouvait livrer bataille ni résister à Hengest.

Mais ils proposèrent alors un traité qui stipulait qu’ils posséderaient désormais le pouvoir en commun avec les fils des Eotes et que le fils de Folcwada leur feraient chaque jour une distribution de trésors.

« C’est ainsi qu’ils conclurent la paix des deux parts. Finn prêta à Hengest des serments solennels pour l’assurer que les reste de sa troupe se conformerait aux avis du witan2 et que personne ne viendrait, soit par des paroles, soit par des machinations, porter atteinte à la paix, encore bien qu’ils dussent suivre le meurtrier de leur prince ; enfin, que si quelqu’un des Frisons tentait par des paroles coupables de ranimer les anciennes haines il serait puni par le tranchant de l’épée. Le serment fut prêté, l’or3 fut compté aux guerriers. Le meilleur homme de guerre des Here-Scyldingas était prêt pour le bûcher. On put voir sur le bûcher la chemise d’armes sanglante, le casque doré4 et les nombreux nobles qui avaient succombé à leurs blessures ; — quelques-uns avaient péri dans la mêlée. Hildeburh ordonna alors de livrer son fils à la flamme au bûcher de Hnæf. Elle poussait des lamentations en s’appuyant sur le bras de son fils. Le corps de celui-ci fut placé sur le bûcher. La flamme s’éleva vers le ciel en sifflant ; elle dévora les têtes qui reposaient sur le bûcher ; les blessures des cadavres s’ouvrirent et le sang en jaillit. La flamme avide consuma tous ceux que le combat avait fait périr parmi les deux peuples ; — aussi la puissance de ceux-ci était désormais éteinte. »

XVIII

« Les guerriers, privés de leurs amis, partirent pour leurs villes de Frisland. Hengest passa ce lugubre hiver auprès de Finn ; il pensait à son pays, mais il ne pouvait s’engager dans un navire sur la mer ; les flots étaient