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C’est de lui que les marins qui portaient le tribut aux Goths disaient qu’il avait dans le poing la force de trente hommes. Dieu l’envoie comme une bénédiction aux Danois de l’Ouest et afin que j’espère la fin de la guerre contre Grendel. Je veux lui offrir des trésors pour récompenser sa bravoure. Hâte-toi ; dis leur d’entrer et de venir voir mes guerriers ; dis leur aussi qu’ils sont les bienvenus chez les Danois. »

Wulfgar alla alors à la porte de la salle2 et, de l’intérieur, il leur adressa ces paroles :

« Mon seigneur le chef des Danois de l’Est me fait dire qu’il connaît votre race et qu’il vous souhaite la bienvenue. Vous pouvez entrer maintenant avec vos habits de guerre et vos casques, en la présence de Hrothgar, mais laissez vos boucliers attendre ici l’issue de l’entretien. »

Beowulf se leva alors. Nombre de guerriers se pressèrent autour de lui ; quelques uns restèrent, d’après son ordre, pour veiller aux équipements. Ils se rendirent en hâte sous le toit de Heort3 où les conduisait le chevalier. Beowulf4 alla à l’estrade5 et dit ces paroles (son armure faite de mailles cousues avec art par le forgeron brillait sur lui) :

« Salut, ô Hrothgar ! Je suis le parent et le chevalier de Hygelac ; j’ai fait dans ma jeunesse beaucoup d’actions d’éclat. J’ai appris l’affaire de Grendel dans ma patrie. Les marins racontent que cette salle magnifique devient déserte chaque soir après la fin du crépuscule. Les plus sages et les meilleurs de mes concitoyens m’ont conseillé6 de venir te trouver parce qu’ils connaissent ma force et qu’ils ont été eux-mêmes témoins de la manière dont j’avais échappé aux embûches, quand j’ai lié cinq ennemis et anéanti la race des géants, ou encore quand j’ai tué la nuit sur les flots les esprits des eaux et vengé les attaques contre les Goths. Maintenant c’est à Grendel seul qu’il faut faire le procès. — À présent, souverain des Beorht-Dene je vais t’adresser une prière ; ne nous refuse