Page:Beowulf, trad. Botkine.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.
36

Ils déposèrent leurs larges boucliers contre le mur, puis se dirigèrent vers le banc. Un homme vint alors leur demander quelle était leur nation :

« De quel endroit apportez-vous ces boucliers2, ces chemises d’armes, ces casques et cette masse de lances ? — Je suis l’envoyé et le serviteur de Hrothgar. Je n’ai pas encore vu un plus grand nombre de braves étrangers. J’espère que la hardiesse de votre esprit, et non la contrainte, vous a poussés à venir trouver Hrothgar. »

Le prince des Goths répondit :

« Nous sommes les compagnons de table de Hygelac ; mon nom est Beowulf. Je veux délivrer mon message au fils de Healfdene si, toutefois, il nous accorde la faveur de le saluer. »

Wulfgar, prince des Wendlas3 (il était renommé pour sa sagesse et sa vaillance) dit alors :

« Je vais exposer ta requête au roi des Danois et lui parler de ton voyage, et je t’apporterai de suite la réponse qu’il me fera. »

Il alla aussitôt à l’endroit où siégeait le vieux Hrothgar avec sa compagnie de nobles, et se plaçant sur le côté du roi (car il connaissait l’étiquette)4 :

« Il y a ici, dit-il, des Goths qui sont venus de loin en traversant la mer ; ils nomment le principal d’entre eux Beowulf. Ils sollicitent de s’entretenir avec toi, ô mon prince ! ne leur refuse pas la faveur d’une réponse. Ils paraissent être de braves guerriers ; leur chef surtout est excellent. »

VII

Hrothgar, prince des Scyldingas, dit alors :

« Je l’ai connu quand il était enfant. Son père1 s’appelait Ecgtheow ; le Goth Hrethel lui donna en mariage sa fille unique. Son fils est venu ici trouver son fidèle ami.