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Il est poussé à cette vengeance par les exhortations continuelles d’un vieux guerrier.

Hrothgar se fait construire un heal ou grande salle de réception et de festin, et y fait une distribution d’objets précieux à son peuple ; c’est dans cette salle que Grendel vient commettre ses crimes. Beowulf tue plus tard le monstre et sa mère, et reçoit, en récompense de sa bravoure, de riches présents.

Le poëme ne nous apprend que peu de chose sur le reste de l’histoire de Hrothgar. — L’allusion (§ XVIII) à la rupture qui éclate par la suite entre Hrothgar et son neveu Hrothulf se retrouve presque dans les mêmes termes dans le Scopes widsith[1].

D. Les Suédois sont appelés Sweon et Sweo-theod ; leur pays est désigné sous le nom de Swio-rice ; leur dynastie est celle des Scylfingas. Ongentheow (l’Angantyr des Scandinaves), roi des Suédois, fait partie de cette dynastie. Son épouse est peut-être Elan, fille du roi des Danois Healfdene. Elle est mère de deux fils, Onela et Ohthere. Elle tombe au pouvoir du roi des Goths Hæthcyn pendant une expédition que celui-ci a entreprise pour se venger des maraudages d’Onela et d’Ohthere ; mais Ongentheow la délivre, tue Hæthcyn et tient les Goths enfermés dans le bois des Corbeaux (Hrefna-wudu) jusqu’au moment où Hygelac vient les secourir. Le combat qui s’ensuit est fatal à l’armée d’Ongentheow ; ce chef lui-même est attaqué par deux frères appelés le Loup (Wulf) et le Sanglier (Eofor) et tombe sous les coups de ce dernier.

E. Les passages du poëme ayant trait à Eanmund et à Eadgils sont obscurs ; voici comment on a cherché à les interpréter :

  1. Le Scopes widsith nous apprend encore que Hrothgar et Hrothulf (ou Hrothwulf) « mirent en déroute la race des wiking (je ne doute pas que wiking ne désigne ici les Heathobeard—Ettmüller) et firent dévier le fer d’Ingeld ; qu’ils ruinèrent à Heort la puissance des Heathobeard. »