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furie. Le lendemain matin la funèbre nouvelle est annoncée à Hrothgar qui se livre alors au plus violent désespoir. Il exhorte Beowulf à achever de purger le pays de la race des monstres qui le désole, d’abord en excitant ses sentiments de chevalerie, puis par l’appât de riches récompenses. Le héros n’hésite pas ; il se met en marche vers la mer qui sert de demeure à l’engeance de Grendel. Ce lieu est terrible : les flots, sous le souffle de la rafale, s’y élèvent jusqu’au ciel ; des caps nus et venteux bordent cette mer au sein de laquelle nagent les dragons. Le cerf, forcé par les chasseurs, aime mieux se rendre que d’y chercher un refuge. Beowulf laisse ses compagnons sur la côte et entre dans les flots. Il est emporté, au milieu de circonstances assez singulières, dans l’habitation de Grendel et commence l’attaque contre la mère du monstre ; mais son épée lui refuse le service. Après une courte lutte, il est terrassé par la furie qui le transpercerait de son couteau si le tissu impénétrable de sa cotte de mailles ne garantissait sa vie. Il se relève et voit près du mur de la demeure une épée enchantée dont il s’empare et avec laquelle il pourfend son ennemie. — Il retrouve le cadavre de Grendel auquel il tranche la tête, puis il opère son retour chargé de ce trophée. Ses compagnons voyant la mer rouler des flots sanglants, avaient presque perdu tout espoir à son sujet ; aussi à son retour est-il salué par des actions de grâce. La salle du roi Hrothgar retentit de nouveau du bruit des fêtes. Beowulf reçoit de nouveaux présents du monarque et retourne ensuite à la cour de Gothie avec ses Compagnons. Arrivé dans son pays il raconte ses aventures à Hygelac et lui fait hommage des trésors que lui a donnés Hrothgar.

Ici finit l’histoire des aventures de Beowulf chez les Danois ; la seconde partie du poëme (aucune séparation n’existe en réalité dans le récit), et de beaucoup la moins intéressante, est remplie par les derniers combats et la mort du héros, ainsi que par des épisodes historiques (?) dont le développement est par malheur fort incomplet. —