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et fait remarquer à son tour, non sans à propos, que si Hunferth avait été aussi fort qu’il le prétend Grendel n’aurait pas causé tant de maux aux Danois.

Quand Wealhtheow, l’épouse de Hrothgar, qui présente la coupe d’hydromel à la ronde à tous les guerriers, arrive à Beowulf, elle salue le héros et rend des actions de grâce à Dieu qui l’a envoyé pour venger les Danois. Beowulf, dans un moment d’exaltation héroïque, jure alors de délivrer le peuple de son ennemi ou de mourir dans la salle.

Les Goths prennent leurs quartiers dans la salle et se disposent à y passer la nuit ; mais le monstre quitte sa demeure des marais et vient les y trouver. En entrant il voit la troupe étendue et se livrant tranquillement au repos. Il s’empare alors de l’un des guerriers qu’il dévore séance tenante puis il se jette sur Beowulf. Mais tandis que ses compagnons étaient plongés dans le sommeil notre héros veillait : il a vu venir Grendel et il se prépare à lui faire face. Une lutte s’engage ; Beowulf cherche à retenir son adversaire sous sa terrible étreinte, mais Grendel, qui reconnaît trop tard qu’il s’est attaqué à plus fort que lui, s’échappe en laissant un de ses bras au pouvoir du héros. Les Danois, heureux d’être débarassés de leur ennemi invétéré, célèbrent cette victoire par des réjouissances. Beowulf reçoit, au milieu d’un festin homérique pendant lequel l’hydromel et la bière coulent à plein bord, de riches présents comme gages de leur reconnaissance. Ses compagnons ne sont pas non plus oubliés en cette occasion.

Les Danois sont délivrés de Grendel, mais un nouvel ennemi va surgir au moment où ils s’y attendent le moins : cet ennemi, c’est la mère du monstre qui roule dans son esprit des projets de vengeance et qui, la nuit venue, vient de nouveau ensanglanter la salle. Cette fois, la victime est un conseiller du roi nommé Aesc-here. Beowulf n’étant pas là quand le meurtre se commet, ne peut poursuivre la