Chaque grande était chargée de pomponner de son mieux une petite.
Dans leur chambrette, Yette et Cora se préparaient, elles aussi, c’est-à-dire que la première coiffait et habillait la seconde. Celle-ci fut aisément charmante, sa beauté naturelle de fleur des tropiques aidant à l’effet de la parure. Quand elle fut habillée, Yette ne put retenir un cri d’admiration.
« Ces demoiselles croiront voir Cendrillon en personne arrivant chez le roi.
— Grâce à qui ? Grâce à ma bonne marraine, fée que tu es ! répondit Cora en l’embrassant. Mais dépêchons-nous, il est déjà tard et j’entends les violons. »
La toilette de Yette ne prit pas beaucoup de temps ; elle était semblable en somme à celle de toutes les sous-maîtresses qui ne dansaient pas et au milieu desquelles Yette alla s’asseoir. Comme elle l’avait dit elle-même, cette grande jeune fille en noir devait passer inaperçue. Mlle Aubry donnait à ses acolytes l’exemple d’une austère simplicité. Du reste elle s’acquittait fort bien de son rôle de maîtresse de maison ; ses élèves étaient ses invitées ce soir-là ; elle s’efforçait donc de tempérer la majesté qui lui était habituelle par