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CHAPITRE XXI

le bal


En dépit de ses résolutions de sagesse, Cora sauta pour la première fois au cou de Mlle Aubry, lorsque celle-ci, vers l’époque de Pâques, vint annoncer qu’elle comptait donner un bal au pensionnat, un vrai bal, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de son gouvernement, de ses noces d’argent, comme elle disait, avec l’Instruction publique. « Ainsi, ajouta-t-elle, préparez-vous, mesdemoiselles ! J’ai accordé huit jours pour cela. Peut-être est-ce trop. J’ai déjà peur que la fête ne soit brillante à l’excès ! Il m’a fallu écrire aux parents pour les prier de modérer certains envois de fanfreluches, qui devenaient l’unique préoccupation d’une bonne partie de mes petites filles ; en récréation, on ne joue plus, on essaye ;