— C’est un bon complément d’éducation, fit observer M. Darcey.
— Et pour moi, reprit tranquillement la jeune fille, ce sera en outre une ressource. »
Mme Darcey et son mari échangèrent un regard étonné qui voulait dire :
« Soupçonnerait-elle déjà ? »
« Je sais que nous sommes pauvres, poursuivit Yette ; mais, monsieur, il y a longtemps que je désire savoir, sans oser vous le demander, jusqu’à quel point nous le sommes. Les personnes riches appellent souvent pauvres ceux qui ont moins d’argent qu’elles. Est-ce ainsi que nous sommes pauvres ? ou bien ne dois-je en réalité compter que sur moi-même pour subvenir à mes besoins et à ceux de ma petite sœur ?
— L’affection que nous vous avons toujours témoignée aurait dû vous faire comprendre que vous pouviez compter sur nous, dit assez aigrement Mme Darcey.
— Éliette n’est pas ingrate, j’en réponds, interrompit son mari, et elle a une façon d’aborder franchement les questions qui me plaît. Elle sait qu’elle trouvera toujours ici des amis dévoués, mais, sans douter d’eux le moins du monde, elle