Page:Bentzon - Yette, histoire d'une jeune créole, 1880.djvu/235

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE XVII

la petite maman


La triste explication que Cora donna brièvement à sa sœur fut complétée par les détails qu’ajoutait Mesdélices, témoin oculaire du désastre. Un de ces coups de vent furieux qui se font sentir aux Antilles, vers l’équinoxe d’automne, dans la saison de l’hivernage, à de rares intervalles fort heureusement, avait soufflé sur la Martinique. Le ciel est chargé au sud, bientôt l’horizon s’obscurcit, les gros nuages couleur de plomb se fondent en une masse informe, la nuit remplace le jour. Pendant tout le temps nécessaire à l’accomplissement de ces phénomènes, le vent ne s’est pas fait sentir ; deux ou trois rafales seulement ont troublé le calme de l’atmosphère ; elles se sont abattues sur le pays avec un sifflement strident, arrachant

25