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LA CLASSE ET LA RÉCRÉATION.

malice fut généralement désapprouvée ; une des grandes chercha même à l’empêcher, mais Mlle de Clairfeu avait de bonnes jambes.

« Elle va la mettre en morceaux ! Elle lui arrache les bras ! Elle la traîne par terre ! Voilà Nana qui perd son madras, criait Yette au désespoir. Je vais le dire à Mlle Aubry !

— On ne dérange pas Mlle Aubry pour si peu de chose, dit Héloïse. D’ailleurs, c’est mal de rapporter.

— Et Mlle Agnès qui est là-bas, qui a l’air de regarder de notre côté, pourquoi ne pas l’appeler à mon secours ?

— Elle viendra d’elle-même si tu te conduis bien. Attends ! »

Mlle Agnès, quoiqu’elle feignît de lire en se promenant de long en large, voyait tout en effet, et avait adressé déjà de sévères réprimandes aux bourreaux de Yette.

« Attends ! répéta Héloïse frappée d’une inspiration soudaine. Je vais te faire rendre ta poupée. Il paraît que tu as apporté beaucoup de confitures avec toi ?…

— Un grand panier tout plein !

— Eh bien ! je cours annoncer à ces demoiselles que tu promets de les régaler à la récréa-

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