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HISTOIRE D’UNE JEUNE CRÉOLE.

— De huit heures du matin à cinq heures du soir ; mais il y a les jours de congé, les petites vacances du mois de juin, les grandes vacances du 20 novembre au 10 janvier…

— Bon ! pensa Yette, c’est sans doute la même chose à Paris. Ainsi ma da m’apportera tous les jours à manger dans une belle boîte rouge. Il doit y avoir de très bonnes choses là-dedans. »

Elle fut plus rassurée encore quelques heures après, en constatant l’air heureux de tous les enfants qui revenaient de l’école. Les familles sont très nombreuses à la Martinique, de sorte que c’était par les rues un flot babillard de fillettes et de jeunes garçons accompagnés de leurs das respectives. Les petites filles en âge d’aller à l’école quittent la gaule, ce vêtement de la première enfance, pour des robes à taille ; mais seules les élèves du couvent avaient la robe noire, égayée d’ailleurs par le ruban qui indique chaque classe ; les autres portaient des robes de percale descendant jusqu’aux genoux et un petit pantalon à corps retenu par deux épaulettes qui ne gênaient pas leurs libres mouvements. Des chapeaux de paille les abritaient contre le soleil. Ces demoiselles, de même que les garçons de toutes couleurs qui sortaient du collège, se pressaient autour du mar-