me décidèrent à prendre mes quartiers d’hiver à Paris. Je ne pouvais me défendre de quelque remords en présence de la mine piteuse de mon compagnon de chaîne, quand arrivait la saison ordinaire de ses courses à travers la Sorbonne et le collége de France ; du moins la compensation d’une liberté absolue lui était-elle accordée pour suer sur les révolutions générales et les cataclysmes du globe. Je l’avais à peu près débarrassé du rôle d’interprète, les visiteurs, que leur penchant à l’investigation ou une bienveillance mal entendue amenait chez moi, étant presque tous éconduits. Il n’en persistait pas moins à trouver N*** le plus maussade de tous les séjours. Pour le lui faire aimer, il fallut une circonstance imprévue qui me prouva du même coup la bonté de son cœur. Jusque-là je tenais peu à
Page:Bentzon - Le Roman d’un muet, 1868.djvu/33
Cette page a été validée par deux contributeurs.