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la situation de sa vieille demeure, tout au fond d’un bassin resserré, en fait foi. On la cherche en vain du village et de la route. À deux pas de la porte principale, on la cherche encore, et quand on l’aperçoit la déception est amère, pour qui s’attend aux aspects grandioses et saisissants d’un castel moyen âge.

Henri IV a fait raser les tours gigantesques qui en étaient la force et la gloire ; deux seulement ont été épargnées et attestent de la singulière beauté des autres. Les pieds dans l’eau vive des fossés, elles semblent contempler mélancoliquement leur image noircie et mutilée à la surface de ce miroir.

L’herbe pousse courte, drue et serrée dans l’immense cour plantée d’épine noire. Connaissez-vous l’aubépine morvandelle parvenue à l’état de gros arbre, noueuse et touffue