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témoins de sa décrépitude que les canards et les martins-pêcheurs qui courent sur cet azur limpide et la belle Viviane de ce lac enchanté qui lui parle en soupirant des splendeurs passées, dont elle a été le témoin éternellement jeune.

Je me trompais… Nos pères ne se souciaient guère de ce que nous appelons le pittoresque ; ils mettaient leur poésie ailleurs, ou plutôt ils s’occupaient dans le choix d’un site, pour y fixer leur vie, de mille autres choses que du plaisir des yeux. Ce qu’il leur fallait, c’était un vallon plantureux bien abrité contre les vents et les neiges, des murs de dix pieds d’épaisseur, des sources abondantes et claires, de beaux jardins bien plats, de belles cours régulières, beaucoup d’espace pour les dépendances ; du reste, peu leur