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ment sur Gaston, qui, de son côté, l’observait avec une anxiété mal déguisée, et lorsqu’il arrivait à leurs yeux de se rencontrer, tous deux tressaillaient. Ce leur fut un soulagement infini, lorsque le signal de la retraite étant donné, chacun rentra dans sa chambre.

Celle de Gaston était au rez-de-chaussée, immédiatement au-dessous de l’appartement de madame d’Aubray. Toute la nuit il crut entendre marcher dans cet appartement ; le petit pas léger que ce profond silence même n’aurait pu rendre perceptible, et que son imagination surexcitée créait sans doute, avait en lui un étrange écho. Il écoutait palpitant, comme si le bruit vague et indécis qui frappait son oreille avait eu un sens, comme s’il eût pu lui révéler la préoccupation qui causait cette insomnie.