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goûter à la ferme et ouvrit la bouche pour prier qu’on le lui apportât, puis elle se dit que cela pourrait blesser sa nourrice, qui se donnait grand’peine afin de les bien recevoir ; elle s’effraya surtout des conséquences que son compagnon pourrait tirer de cette petite lâcheté, — les consciences inquiètes ont aisément de ces terreurs-là, — et, avec une affectation d’assurance, elle prit le bras de Gaston, en maudissant les malencontreuses inspirations de la Bourgouin.

Elle n’avait plus faim, et M. de Courvol seul fit honneur aux merveilles culinaires improvisées à leur intention. Encore paraissait-il manger pour avoir un prétexte de se taire.

Suzanne avait gardé près d’elle un des enfants, et la bonne femme s’agitait, s’empressait d’ailleurs constamment autour d’eux. La pré-