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avait baptisé du nom de laiterie. Ce pavillon, qu’on n’ouvrait que dans les grandes circonstances, quand Suzanne honorait la ferme de sa visite, par exemple, ce pavillon n’est à l’extérieur qu’une masure délabrée qu’éclairent deux portes-fenêtres. Intérieurement, c’est un petit palais féerique. Des coquillages font tous les frais d’ornementation. Le plafond, arrondi en coupole, paraît être formé de stalactites, tant les plaques de nacre sont posées avec art ; la glace qui surmonte la cheminée est simulée de la même façon. Des pilastres, couronnés de chapiteaux de mille couleurs, séparent les vastes panneaux surchargés d’arabesques et dessinant une salle octogone. Colonnes en tire-bouchon, corniches, table, banquettes, tout est en mosaïque de couleur rose, bleuâtre ou d’une blancheur de perle, et