Page:Bentham - Déontologie, ou science de la morale, tome 1.djvu/91

Cette page n’a pas encore été corrigée

SCIENCE DE LA MORALE. 75

par conséquent être recherché. Par libre exercice d’un acte, nous entendons un acte qui n’est pas de nature à être l’objet de récompenses et de punitions provenant d’une source étrangère.

Pour justifier l’affirmation qu’un acte donné est mauvais, il faut que l’affirmateur puisse prouver non seulement qu’il en résultera du mal, mais encore que la somme du mal qu’il produira sera supérieure à la somme du bien.

Si par une fausse représentation des conséquences, ou un raisonnement erroné, et plus encore par la crainte d’un châtiment physique, moral, politique ou religieux, on interdit à un homme la jouissance d’un plaisir, on lui inflige un dommage dont la somme est égale a l’excédant de plaisir dont on l’a privé.

La somme de culpabilité attachée à ce dommage sera proportionnée à l’état de l’esprit du coupable par rapport aux conséquences de son acte. L’absence de mauvaise intention diminuera le délit saos diminuer le dommage. Le délit est maximisé quand la mauvaise intention est maximisée dans le coeur du délinquant.

La somme de dommage causée par la prohibition d’un plaisir dont on aurait pu jouir, est égale à l’infliction d’une somme égale de peine qu’on aurait pu éviter.