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SCIENCE DE LA MORALE. 67

naire des choses est de les conserver, de les accroître ; les perdre n’est qu’accidentel.

Mais qu’il s’agisse d’honneur ou de pouvoir, qu’entend-on en les qualifiant de faux et de simulés ? La faveur qui a élevé un homme en honneur ou en dignité, pourquoi la qualifierait-on de fausse ? Et si l’homme ainsi favorisé, au lieu d’un titre dégradant, en avait un relevé de tous les ornemens que peut créer la plus magnifique phraséologie, en quoi cet homme vaudrait-il plus ou moins ? Serait-il mieux ou pire ?

Enfin viennent des hommes auxquels le professeur d’Oxford donne le nom de théoriciens ; ces hommes voient le souverain bien dans la contemplation, dans la contemplation seule.

La contemplation ? Pour atteindre à l’apogée de la félicité humaine, un homme n’a autre chose à faire qu’a contempler. Qui ne voudrait, à ce prix, être un théoricien ? Crede quod habes, et habes : Croyez que vous avez une chose, et elle est à vous ; et si jamais il y eut un exemple de la vérité de cette maxime, le voici ; car, entre être heureux et s’imaginer l’être, tant que dure l’illusion, où et quelle est la différence ?

On peut certainement dire de ces hommes, et avec non moins de raison, ce que Cicéron disait d’une autre secte : Istos viros sine contu-