Page:Bentham - Déontologie, ou science de la morale, tome 1.djvu/75

Cette page n’a pas encore été corrigée

SCIENCE DE LA MORALE. 59

corporels, c’est ce qui, à priori, est improbable, et ce qui, en fait, est faux.

Il est des plaisirs qui ont leur siège dans le corps, d’autres dans l’esprit. Qui n’ignore un fait aussi évident ? qui ne l’a éprouvé ? Ces philosophes pouvaient-ils ignorer ce que tout le monde sait ?

Mais après avoir mentionné les plaisirs du corps, le professeur nous dit que, dans tous les cas, ce n’est pas là qu’est le souverain bien, et pourquoi ?

Parce que la partie du corps humain à laquelle ils appartiennent est la partie ignoble ; secondement, parce qu’ils ne durent pas, qu’ils sont courts ; et troisièmement, parce que de temps à autre, lorsqu’ils sont passés, ils laissent des souvenirs désagréables, et qui nous font rougir.

Ils sont ignobles. La vie de A. est remplie par les plaisirs, tous ignobles, tous vils, et sans alliage de peines. Dans la vie de B. les plaisirs sont de la noble espèce, mais tous entremêlés de peines par lesquelles ils sont plus que contre-balancés. Laquelle de ces deux destinées choisirait un homme de bon sens ?

Cette partie du corps qu’on appelle ignoble, quelle qu’elle soit, et de quelque nom qu’on la