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DÉONTOLOGIE.

obstacles, la voie du Déontologiste sera aplanie ; jusques-là, ces obstructions l’entraveront nécessairement dans sa marche.

Le but du déontologue, on ne saurait trop souvent le répéter, c’est le bonheur. Les anciens philosophes ont proposé quelque chose qui n’est pas le bonheur, quelque chose de diffërent du bonheur et qui lui est contradictoire. C’est le souverain bien.

Pour tout ce qui concerne la théorie du souverain bien, nous ne pouvons mieux faire que de consulter le Compendium d’Oxford, ouvrage qui a si long-temps servi d’autorité et de texte à la célèbre université de ce nom. C’est l’arsenal où la doctrine aristotélicienne semble avoir réuni toutes ses armes. C’est là que nous essayerons d’abord d’attaquer l’ennemi.

En quoi consiste le souverain bien ? Cette question a été débattue par une foule de raisonnemens, débattue, de génération en génération, par des hommes qui s’étaient attribué la dictature du bien et du mal.

En quoi consiste donc le souverain bien ?

Quel est-il ? C’est la pierre philosophale qui convertit en or tous les métaux ; c’est le baume d’Hygée qui guérit tous les maux ; c’est ceci, c’est cela ; c’est autre chose encore ; c’est tout,