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SCIENCE DE LA MORALE. 109


l’aveu de l’insuffisance du châtiment à empêcher l’acte en question. Il est rare que les moralistes ou les législateurs aient reconnu, dans l’inefficacité du châtiment, la raison pour laquelle on ne peut contrôler certains actes. C’est cependant la seule raison vraie et tenable. C’est la cause réelle, mais inaperçue, de l’influence de la nécessité. Pourquoi, dans tel cas donné, un homme s’est-il déterminé pour telle action ? Il a senti une répugnance à faire autrement ; il n’a pas pu résister au despotisme de cette répugnance ; il n’a pas pu même s’en rendre compte ; c’est ce qui arrive fréquemment. Qu’en conclure ? Qu’aucun châtiment n’était assez proche, assez grand pour le retenir.

Les sanctions se combinent en raison de leur nature ou de leurs sources. Selon leur nature, elles sont, ou punitoires par les peines ou la perte des plaisirs, ou rémunératoires par le plaisir ou l’exemption de peines. Elles se divisent en sanctions physiques, sociales, morales, politiques et religieuses. De toutes ces sources procèdent les punitions et les récompenses, les peines et les plaisirs.

1. La sanction physique se rapporte à la personne de l’individu, considérée sous le point de vue physique et psychologique, en tant que