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le maître de la terre

murmura quelque chose. Mabel redescendit au salon et s’assit en face de l’appareil téléphonique. Elle considéra la petite bouche ronde, la rangée de boutons électriques portant des inscriptions. Elle avait presque envie de les toucher, l’un après l’autre, pour demander aux divers endroits si l’on ne savait rien de son mari : l’un de ces boutons communiquait avec le club d’Olivier, l’autre avec son bureau à White-Hall, un autre avec la maison de Phillips, etc. Mais elle hésita, s’encourageant à prendre patience. Elle savait qu’Olivier n’aimait pas qu’elle intervint dans ses occupations politiques. Et elle se dit que, sûrement, il ne tarderait pas à se souvenir d’elle, pour la délivrer de son anxiété.

Tout à coup, l’un des timbres se mit à sonner bruyamment : celui qui portait l’étiquette White-Hall. Elle pressa le bouton correspondant, d’une main si tremblante que c’est à peine si elle put, ensuite, tenir le récepteur contre son oreille.

— Qui est là ?

Son cœur bondit en reconnaissant la voix d’Olivier, toute mince et faible à travers les lieues du fil.

— C’est moi, Mabel ! répondit-elle à la question de son mari. Je suis seule dans ton bureau.

— Oh ! très bien ! Me voici de retour. Tout est pour le mieux. Mais écoute : peux-tu bien m’entendre ?

— Oh ! oui !

— Ce qu’on pouvait espérer de plus heureux