iii
Mabel se rappela ce que son mari lui avait demandé, et, pendant quelques jours, fit de son mieux pour observer la vieille dame : mais elle n’aperçut rien qui pût l’alarmer. Mme Brand, par instants, était bien un peu silencieuse : mais elle continuait, comme d’habitude, à s’occuper de ses petites affaires. Quelquefois, elle demandait à la jeune femme de lui faire une lecture ; et elle écoutait, sans aucune trace de déplaisir, tout ce qu’il plaisait à Mabel de lui lire. Tous les jours, elle dirigeait le travail de la cuisine, tâchait à varier les menus, et s’intéressait passionnément à tout ce qui concernait son fils. Ce fut elle qui, de ses mains, prépara sa malle, lorsqu’il eut à partir précipitamment pour Paris ; et elle lui dit encore adieu, par la fenêtre, lorsqu’il descendit le petit escalier pour se rendre à la station. Ce voyage, d’après ce qu’il croyait, devait durer trois jours.
Le soir du second jour, cependant, la vieille dame se sentit malade ; et Mabel, qui était accourue dans sa chambre, tout alarmée, la trouva très rouge, s’agitant dans son fauteuil.
— Ce n’est rien, ma chérie ! lui dit Mme Brand, d’une voix tremblante.
Mais Mabel voulut absolument la mettre au lit ; après quoi, elle envoya chercher le médecin, et s’assit auprès d’elle.