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le maître de la terre

— Oui, j’ai vu que ta mère s’était arrêtée de tricoter, pour un moment.

— Mabel, ne crois-tu pas qu’elle soit en train de retomber ?

— Oh ! vois-tu, elle vieillit ! répondit légèrement la jeune femme. Il est bien naturel qu’elle regarde un peu en arrière.

— Mais, cependant, tu ne penses pas que ma mère… ? Ce serait trop affreux !

Elle secoua la tête.

— Non, non, mon chéri ! Tu es excité et fatigué ! je t’assure que ce n’est rien qu’un peu de sentiment !… Mais, tout de même, Olivier, à ta place, je n’aurais point parlé ainsi devant elle !

— Je n’ai rien dit qu’elle n’entende dire partout, à présent !

— Ne le crois pas ! Rappelle-toi qu’elle ne sort presque jamais ! Et puis, elle a horreur de l’entendre ! Après tout, il ne faut pas oublier qu’elle a été élevée en catholique !

Olivier se rejeta au fond du fauteuil, et considéra rêveusement la fenêtre, devant lui.

— N’est-ce pas étonnant, murmura-t-il, la manière dont persistent ces maudites suggestions ? Voilà une femme intelligente, et assez instruite, qui n’a pas réussi à les faire sortir de sa tête, même après cinquante ans ! En tout cas, veille bien sur elle, n’est-ce pas ?