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le maître de la terre

— Et l’on ne sait rien d’autre, à son sujet ?

— Absolument rien ! Un homme fort bien vêtu ; mais on n’a pu encore découvrir son nom.

Olivier se laissa retomber dans le fond du fauteuil et ferma les yeux. Son bras lui faisait grand mal, avec les battements qu’il y sentait à tout instant : mais il n’en était pas moins très heureux, au fond du cœur. Il se réjouissait d’avoir été blessé par un fanatique, et d’avoir à souffrir pour une telle cause ; et il sentait que la sympathie de la nation entière l’accompagnait. Cet attentat avait été une aubaine merveilleuse pour les communistes. Leur orateur avait été assailli pendant l’accomplissement de son devoir. Le profit était incalculable pour eux, et la perte non moins énorme pour leurs adversaires, qui se vantaient volontiers d’être seuls à connaître la persécution.

Bientôt la vieille Mme Brand se leva et sortit, toujours sans dire un mot. Mabel se tourna vers son mari, et lui posa une main sur les genoux.

— Est-ce que tu es trop fatigué pour causer, mon chéri ?

Il rouvrit les yeux.

— Mais non, dit-il, pas du tout ! Qu’y a-t-il ?

— Quelles conséquences crois-tu que puisse produire toute cette affaire ?

— Quelles conséquences ? Oh ! rien que d’excellent ! Il était temps que quelque chose arrivât, vois-tu, ma chérie, il y avait des moments où je me sentais bien découragé ; il me semblait que nous perdions tout notre entrain, et que les an-