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l’avènement

tion était assez claire : c’était la substitution de l’homme à Dieu comme objet du culte. L’auteur y avait introduit jusqu’à des paroles du Christ, disant, par exemple, que le royaume de Dieu résidait dans le cœur de l’homme, et que la plus grande de toutes les grâces était la charité.

La vieille dame leva les yeux sur Mabel, et vit que celle-ci chantait de toute son âme, le regard amoureusement fixé sur la grave et noble figure de son mari, à cent mètres de là. Et la mère d’Olivier elle-même se mit à remuer les lèvres, entraînée par la force du chœur prodigieux qui vibrait autour d’elle.

Lorsque les dernières notes de l’hymne s’éteignirent, Olivier s’avança au premier plan de l’estrade, et commença son discours.

Mais, tout à coup, comme la vieille Mme Brand essayait d’entendre les paroles de son fils, une exclamation de Mabel la fit tressaillir. Qu’était-ce donc ?

Il y eut un craquement brusque, et la figure gesticulante d’Olivier chancela, sur l’estrade, faillit tomber. Le vieux lord Pemberton se releva, précipitamment, du fauteuil où il s’était assis ; et, au même instant, une commotion violente agita et souleva un point de la foule, immédiatement voisin de l’espace clos où étaient massées les musiques, tout juste vis-à-vis du devant de l’estrade.

Mme Brand, étonnée, épouvantée, se releva, étreignit machinalement le rebord de la fenêtre, pendant que sa belle-fille lui criait à l’oreille