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le maître de la terre

quelque monstrueux oiseau migrateur se frayait un chemin entre Londres et les étoiles ; et une fois, aussi, un cri de femme très perçant retentit, venant de la direction du fleuve.

— Oui, ce Felsenburgh ? reprit le P. Blackmore. La pensée de cet homme ne me sort point de la tête. Et pourtant, que sais-je de lui ? Qu’est-ce que personne sait de lui ?

Après un nouvel intervalle de silence, le vieux prêtre continua :

— Et voyez comme tout le monde nous abandonne ! Les Wargrave, les Henderson, Sir James Bartlet, et puis tous ces prêtres ! Et notez que tous ces déserteurs sont loin d’avoir des âmes basses : hélas ! la chose m’épouvanterait beaucoup moins si je ne savais pas ce que valent quelques-uns d’entre eux. Par exemple, ce James Bartlet ! Voilà un homme qui a dépensé la moitié de sa fortune pour l’Église, et qui ne le regrette pas, maintenant encore ! Il dit qu’une religion quelconque vaut toujours mieux que l’absence de religion, mais que lui, pour sa part, se trouve désormais hors d’état d’y croire. Eh ! bien, qu’est-ce que tout cela signifie ? Je vous dis que quelque chose va arriver ! Quoi ? Dieu le sait ! et l’idée de ce Felsenburgh ne peut pas me sortir de la tête… Père Franklin…

— Oui ?

— Avez-vous remarqué combien peu de grands hommes nous possédons, à présent ? Ce n’est point comme il y a cinquante ans, ou même trente ! Et, à présent, voici cet homme nouveau,