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l’avènement

calme qui est la chose la plus effrayante ! La mer est comme de l’huile ; vous avez la sensation d’être à demi-mort ; vous ne pouvez rien faire. Et puis arrive la tempête !

Percy, à son tour, dévisageait curieusement son interlocuteur.

— Avant toutes les grandes catastrophes, ce calme se produit. Toujours il en a été ainsi dans l’histoire… Père Franklin, j’ai l’idée que quelque chose d’énorme va arriver !

— Dites-moi toute votre pensée ! — fit Percy, se penchant en avant.

— Eh ! bien, j’ai vu le vieux Templeton quelques jours avant sa mort ; et c’est lui qui m’a mis cette idée en tête… Écoutez-moi, mon père ! Peut-être n’est-ce que cette affaire d’Orient qui s’apprête à tomber sur nous : mais, je ne sais pourquoi, il me semble que ce n’est point cela. C’est dans la religion que quelque chose va arriver. Du moins, c’est ce que je crois… Père Franklin, au nom du Ciel, qu’est-ce que c’est que ce Felsenburgh ?

Percy fut si saisi de la réapparition soudaine de ce nom qu’il resta, un long moment, sans répondre.

Au dehors, la nuit d’été répandait un calme merveilleux. De temps à autre seulement, une faible vibration s’élevait des voies souterraines qui passaient à vingt mètres au-dessous de l’archevêché ; mais la rue qui avoisinait la cathédrale était très tranquille. Une fois, un grand sifflement se fit entendre dans l’air, comme si