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l’avènement

Il s’enfouit la tête dans les mains.

« Oui, ce qu’il faudrait c’est un ordre religieux nouveau, un ordre sans habit particulier, et sans tonsure, sans traditions ni coutumes, sans rien d’autre qu’un entier et cordial dévouement ! Les membres de cet ordre devraient être les francs-tireurs de l’armée du Christ, comme avaient été jadis les Jésuites. Mais, pour la création d’un tel ordre, il faudrait, d’abord, un fondateur. Et qui donc, au nom du Ciel, serait de taille à assumer ce rôle ? Un fondateur nudus, sequens Christum nudum !… Oui, des francs-tireurs, prêtres, évêques, laïcs, hommes et femmes, avec les trois vœux, naturellement, et une clause particulière, interdisant à jamais, absolument, toute propriété, privée ou collective. Tout don reçu aurait à être transmis à l’évêque du diocèse. Oh ! si un ordre de ce genre était créé, que ne pourrait-il point faire !… » Et Percy s’exalta dans des rêves magnifiques.

Mais bientôt il se ressaisit, et se reprocha sa folie. Un tel projet n’était-il pas aussi vieux que le monde ? n’avait-ce pas été le rêve de tout homme zélé, depuis la première année de notre salut ?

Le prêtre se frappa humblement la poitrine, et prit son bréviaire, pour achever de se distraire de ces vaines rêveries. Quand il eut fini de lire, une demi-heure après, sa pensée revint au pauvre P. Francis. Il se demanda ce que le prêtre apostat faisait, à présent ? Le malheureux ! Et lui-